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junho 1, 2014
Répétition (s) por Katia Maciel
Répétition (s)
Relação e duração nos meus filmes, vídeos e instalações
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O tempo é uma invenção da nossa repetição, somos aquilo que fazemos repetidamente, afirmava Aristóteles, e, ao mesmo tempo resistimos ao hábito.
A ideia de repetição está presente na maioria dos meus trabalhos nos quais o tempo parece resistir ao tempo.O loop nunca é uma figura anexa, mas a própria essência da poética que opera na imagem. Em Meio cheio, meio vazio entorno a água de uma jarra em um copo que permanece sempre pela metade. O paradoxo contido neste trabalho é o do tempo. O instante é duração e o loop expressão do que passa e não passa, puro fluxo. Em Timeless mostro uma ampulheta que verte a areia nas duas direções.O instante é o movimento, no avesso da fotografia em que o instante é a suspensão do movimento. Como duração a imagem se estende porque não passa nunca, insiste. O registro de uma ação em loop implica em ligar as bordas do tempo criando um infinito presente. A imagem não é puro efeito, ela é o registro do que nela se pensa e o que nela se pensa é o que há na variação que não varia, ou o que varia na não variação, no paradoxo da ação e do sentido. Como repetição há o registro do retorno do tempo. Há uma mudança que opera nos dois sentidos da ação, o fim é o começo e o começo o fim. Repetir faz ver o que há e não é visto.
Meio cheio, meio vazio e Timeless fazem parte da instalação Autobiografia cujo vídeo, de mesmo título, mostra um corpo suspenso em uma estante de livros. A suspensão acentua a fixidez do corpo.
Na maioria dos meus trabalhos uso o plano fixo, o quadro é fechado e sem movimento de câmera. Quando há movimento ele costuma ocorrer dentro desta geometria. O atrito ocorre entre os planos, na edição como combinação quase matemática da forma.
Sempre me senti observada pelas imagens, fossem elas pinturas, fotografias, cinema ou vídeo. Implicar o espectador no que se vê é muitas vezes um elemento estrutural nos meus trabalhos. Na instalação Ondas, a própria construção da imagem e a sua disposição no espaço instalado tornam o visitante parte da paisagem. Desfazer, interromper, reconfigurar, alterar, deslocar o que seria da ordem da natureza é uma constante nas imagens que construo, é retornar ao ver e ser visto, desviando e distorcendo esta operação sensível, simbólica e estética.
Répétition (s)
« On pourrait affirmer que le temps est, à certains égards, une invention issue de notre rapport existentiel à la répétition. “Nous sommes ce que nous répétons sans cesse”, affirmait Aristote dans l’Éthique à Nicomaque. L’idée de répétition se manifeste à travers la plupart de mes travaux dans lesquels le temps semble résister au temps. L’utilisation récurrente de la mise en boucle de séquences vidéo n’est pas seulement une figure de style, elle est, avant tout, l’essence même de la poétique qui opère dans les images que je façonne.
Dans Meio cheio, meio vazio (À moitié plein, à moitié vide), je verse l’eau d’une carafe dans un verre mais ce dernier reste toujours à moitié rempli. Le paradoxe contenu dans ce travail est basé sur notre rapport au temps ; l’instant est perçu comme une durée grâce à l’utilisation de la mise en boucle de l’image. Il est alors l’expression de ce qui passe et, dans le même temps, de ce qui demeure. L’instant est perçu comme un flux continu et non comme une unité statique.
Dans Timeless (Sans durée), on observe un sablier dans lequel le sable se déverse dans les deux sens, déstabilisant ainsi notre perception habituelle du temps. Ici, l’instant se dédouble, se distend, il devient mouvement, à l’inverse de la photographie où il est suspension du mouvement. L’image est projetée dans un temps circulaire, elle n’a ni début ni fin, elle s’étire infiniment. L’enregistrement d’une action en boucle induit le fait de raccorder les deux extrémités d’une séquence temporelle, ce qui a pour effet de créer l’illusion d’un présent infini.
C’est ce piège perceptif qui est notamment à l’œuvre dans Uma Árvore (Un arbre), vidéo dans laquelle le rythme binaire de la contraction puis du relâchement des branches d’un arbre évoque le rythme hypnotique d’une lente respiration.
Je me suis toujours sentie observée par les images, fussent-elles des peintures, des photographies, du cinéma ou de la vidéo. Impliquer le spectateur dans ce qu’il est en train de regarder constitue un élément structurel de mes travaux. Dans l’installation Ondas (Vagues), le visiteur se retrouve face à la mer, les pieds fouettés par le ressac immatériel des vagues dont l’écume se répand, de façon imprévisible et irrégulière, sur le sol de l’espace d’exposition. Dans cette œuvre, la construction-même de l’image et la façon dont elle investit l’espace, fait du visiteur une partie intégrante du paysage, un acteur de l’image pris par le cycle incessant du flux et du reflux de l’océan.
Pour la plupart de mes travaux j’utilise un plan fixe, avec un cadre resserré sur le sujet ou l’objet filmé. Si mouvement il y a, il se déploie le plus souvent à l’intérieur des limites de l’image. C’est alors au montage que se crée un dialogue ou une friction entre les différents plans qui composent l’espace-temps de l’image.
Défaire, interrompre, reconfigurer, altérer, déplacer ce qui est de l’ordre de la nature est une constante dans les images que je construis. Pour autant, il ne s’agît pas de dénaturer ou de défigurer ce qui est représenté mais bien plutôt de créer, grâce aux multiples rebonds de la répétition, un écho visuel et temporel dans lequel l’imaginaire puisse trouver le support d’une échappée-belle. »